Walito IV
Vadra se remémorait les paroles de cette pythie alors que le vaisseau-bouclier qu'ils
avaient emprunté, lui et ses compagnons, plongeait vers l'atmosphère épaisse
et bleuâtre de Walito IV. Il avait à peine une vingtaine d'années, la couleur
de ses longs cheveux d'un blanc immaculé contrastait avec son teint mate typique des
Cesiums, un des trois phénotypes dominants chez les Humains, qui passaient pour être
presque aussi difficiles à comprendre que les Séléniens pour les non-initiés.
Il était assis à même le sol comme la plupart des voyageurs présents
dans le compartiment qui devait faire une dizaine de mètres de large sur une vingtaine
de long. Il était à peine éclairé et relativement calme malgré le nombre
élevé de personnes l'occupant.
- Tu repenses à cette Adepte de Dévra, n'est-ce pas ?
Celle qui venait de s'exprimer était une jeune Anoréenne d'une trentaine d'années
du nom de Klénia. Bien qu'étant assez petite comme la plupart des individus
de son espèce, elle possédait une silhouette élancée, soulignée
par des vêtements légers, assez serrés et ornés de nombreuses
broderies, très peu usuels chez les Anoréens, généralement beaucoup plus enclins
à une certaine sobriété que ce soit dans l'habillement ou dans le reste.
Comme tiré d'un songe, Vadra détourna son regard vers sa voisine et hocha la tête
en signe d'approbation. Ses yeux verts en amande semblaient chercher quelque chose bien au delà
de celle qu'il avait en face de lui.
- Mais qu'est-ce qu'on est parti foutre sur Walito IV, une planète de tarés
moi je vous le dit ! De toutes façons, je sais pas qui a eu l'idée saugrenue
de prendre cette poubelle mais c'est la dernière fois que je mets les pieds là-dedans !
Le lieu était en effet pour le moins crasseux et dégageait une puissante odeur
nauséabonde qui confirmait les propos de Kremp, un solide HornsGoth d'une quarantaine
d'années qui avait été tour à tour membre des marines pour le
compte d'une MégaCorp. dont il avait oublié le nom, chasseur de primes dans
un système inconnu, pilote de transports de marchandises dans des zones à risque
avant de rejoindre la Guilde de KeyVass pour laquelle il travaillait à l'heure actuelle.
- Je te rappelle que c'est parce que nous étions pressés et que c'était ce qu'il
y avait de plus rapide pour l'enregistrement. Tu as même insisté quand tu as
vu le prix défiant toute concurrence !
C'était Sellya, une Kwall d'une trentaine d'années, qui venait de répliquer
sèchement à Kremp en lui lançant un regard assassin de ses yeux de braise.
- Non mais c'est pas vrai, bientôt ça va être moi qui ai choisi de prendre ce
tacot, tu manques pas de toupet ma grande
- Egal à toi même à ce que je vois, même pas capable de reconnaître
tes propres torts.
- Eh c'est bientôt fini les scènes de ménage, y en a qu'aimerait bien dormir !
Avec la vitesse et la souplesse d'un félin, Kremp dégaina discrètement son
Kogun et le pointa sous le menton du Golti qui venait d'avoir le malheur d'ouvrir la bouche
inconsidérément.
- Ouais c'est ça, rendors toi mon gros et fais de beaux rêves.
- Eh,
faut pas se fâcher, je disais ça comme ça. Je suis désolé,
je vous assure !
Kremp se tourna vers Sellya en laissant son arme braquée sur la gorge du Golti qui
s'était figé telle une statue et qui n'arrivait plus à émettre
le moindre son.
- Bon, j'admets que le douanier qui contrôlait l'accès à cette déchetterie
a été compréhensif et pas trop gourmand, un point pour toi ma grande.
- Range ça maintenant et arrête un peu de faire ton numéro, on va encore
se faire repérer.
- Je ne suis pas sûr d'avoir compris tout ce qu'elle m'a dit, elles parlent toujours en
paraboles tu sais. C'était confus, elle parlait d'une révélation, d'un
destin hors norme, d'un lieu gigantesque tant par sa taille que par son passé. Elle
m'a également dit qu'elle ressentait une odeur acre en m'expliquant qu'il s'agissait
très certainement du parfum de la trahison.
Vadra, les yeux clos, semblait mener un combat intérieur afin de se remémorer
les paroles de la nomade.
- Y avait-il quelque chose de plus concret ? répondit Klénia.
- Tout est encore tellement embrouillé dans ma tête. C'est cette espèce
de sérum qu'elle m'a fait boire qui m'a rendu à la fois si perméable à
ses paroles et qui les a rendues aussi confuses. Une " lumière mortelle qui vole
" est-ce que cela peut avoir un sens ?
Alors que l'on pouvait voir par les minces hublots du vaisseau-bouclier que celui-ci était
en pleine traversée à haute vitesse des couches denses de l'atmosphère, le
plasma rougeoyant dansant autour de la coque en tectite renforcée de l'astronef, deux
individus pénétrèrent dans le compartiment passagers, toujours plongé
dans une semi-obscurité. Il s'agissait d'un Humain vêtu d'une longue toge noire,
accompagné d'un Gwargle de haute stature, vêtu quant à lui d'un long manteau
gris.
- D'où viennent-ils ces deux là ! lâcha Sellya, les sens toujours en alerte.
Kremp, à moitié assoupi, tourna la tête vers les nouveaux arrivants et
sortant de sa léthargie, se déplaça discrètement vers Vadra. Pressentant
un danger, il se décida à prévenir son compagnon le plus rapidement possible.
- Eh gamin, sort de tes rêveries, on a de la compagnie. Sois sur tes gardes !
Au même moment, le Gwargle empoigna un vieillard vêtu de haillons qui n'avait
dû avoir d'autre choix que d'emprunter ce mode de transport peu onéreux pour
faire la liaison entre la station orbitale et Walito IV.
- Alors comme ça, on refuse de payer, papy ! lui asséna l'Humain. Tu sais que
tu risques de le regretter, alors réfléchis bien car mon pote n'est pas du genre patient.
- Lâchez le tout de suite ! cria aussitôt Klénia, que la scène avait mis
hors d'elle et qui s'était levée d'un bond.
- Comme c'est intéressant ! s'exclama l'Humain en portant la main à son côté.
Mû par un pressentiment, Vadra dégaina la poignée de son épée
protonique, une superbe gerbe bleue en jaillit l'instant d'après, au moment où
il la déclencha. Il la brandit alors en direction de Klénia. C'est alors qu'une
vive lueur déchira l'atmosphère pesante du compartiment. Emanant de l'homme
en noir, elle fonçait tout droit sur la jeune Anoréenne. Vadra parvint tout
juste à l'intercepter du bout de son épée et à stopper sa course
mortelle. La dague protonique que venait de lancer l'homme à la toge tomba aussitôt
au sol. La foule hétéroclite entassée dans le compartiment laissa échapper
quelques cris et une sorte de gémissement de résignation.
Kremp jaillit l'arme au poing, prêt à faire feu, alors qu'une main détourna
fermement son arme de ses cibles. Le HornsGoth interloqué détourna le regard.
- Tu veux tous nous tuer ou quoi ? lui lança Sellya. N'oublie pas que ce tas de boue risque
de ne pas résister à un tir de Kogun, laisse moi plutôt faire.
Kremp, bouche bée, regarda la Kwall dégainer deux lames protoniques, prête à
en découdre. Baignant dans l'aura verte produite par les flux protoniques de ses deux
armes, elle se déplaça en direction des deux intrus. Le Gwargle laissa brutalement
tomber le pauvre vieillard et porta la main à sa poche.
- Si vous semblez avoir des scrupules, sachez que nous n'en avons pas le moindre ! fit l'homme
en noir en dégainant tranquillement ce qui semblait être un Fuseur léger.
C'était sans compter Klénia qui, remise de ses émotions, avait eu le temps
de dégainer subrepticement son paralysant et qui tira une salve en direction des intrus.
Elle toucha l'humain en pleine tête. Il s'effondra.
- Plus un geste ou je tire dans un des hublots ! lança le Gwargle dans une espèce
de râle de désespoir.
Ses petits yeux verts d'une mobilité extrême semblaient vouloir tout regarder
en même temps. Un silence terrifiant s'était installé dans le compartiment.
- OK, t'as gagné, moi je me rends ! hurla d'un seul coup Kremp en jetant son arme aux
pieds du Gwargle.
Vadra fixa le HornsGoth, son visage s'était figé en une grimace exprimant à
la fois l'incompréhension et la réprobation. De plus en plus fébrile, le Gwargle ne
cessait de songer au Kogun S3 qui se trouvait juste à ses pieds, une arme tellement
plus puissante que celle qu'il avait entre les mains. Ne pouvant résister plus longtemps
à la tentation de la ramasser, il se pencha vers le sol, fixant son regard pendant
une fraction de seconde sur l'objet de ses désirs.
- Klénia, c'est à toi ! chuchota Kremp à l'oreille de l'Anoréenne.
Avant qu'il n'ait eu le temps de comprendre quoi que ce soit, Klénia ajusta son tir
et toucha la main gauche du Gwargle, celle qui tenait l'arme. Cette dernière vola à
plusieurs mètres derrière lui, et alors qu'il se tenait la main en hurlant
de douleur, Sellya le rejoint en trois foulées légères, bondit sur lui, le mit
à terre et le tint en respect à l'aide de ses lames protoniques, avant qu'il
n'ait pu songer à récupérer le S3.
- Bien joué les filles ! s'écria Kremp. Allez, ligotez moi ces deux paumés,
qu'on soit tranquille. Mais dis donc Klénia, les leçons de tir que je t'ai données
commencent à porter leurs fruits on dirait. Je savais que j'étais un bon prof, mais
à ce point là, je m'épate !
- Des Adorateurs de Vishkaï, je m'en doutais, laissa échapper Sellya en examinant la
toge de l'Humain. Tiens un cadeau pour toi Kremp, ajouta-t-elle en lui tendant le Fuseur.
- Quand je vous disais que c'était une planète de tarés, et on n'est
même pas encore arrivé !
- Ils étaient certainement drogués, ajouta Klénia. La vie n'a que peu d'importance
pour ces fanatiques, surtout quand il s'agit de celles de gens ne partageant pas leurs convictions.
Vadra,
merci, tu m'as probablement sauvé la vie.
- Les prédictions de cette nomade se sont révélées en partie exactes,
mon bras a été comme guidé, je n'ai que peu de mérite en fin de compte.
Tout ça est si étrange
- Tu parles de cette diseuse de bonne aventure qu'on a croisé dans la station ! répliqua
Kremp. Elles racontent n'importe quoi, à se demander si vous êtes pas aussi drogués
que ces deux minables pour croire à de telles foutaises.
Vadra, d'un air songeur, acquiesça sans même avoir écouté les propos
du HornsGoth, bien trop absorbé par ses pensées.
Moins d'une heure après, le vaisseau-bouclier, dont les propulseurs produisaient d'effroyables
vrombissements qui provoquaient d'inquiétantes vibrations de la structure, était en
phase d'approche. Après une longue période de flottement pendant laquelle nombre de passagers
se demandèrent si l'appareil allait résister à de telles contraintes, la décélération
fut finalement brutale. Après avoir déchargé les vaisseaux qu'il transportait et qui accomplissaient
le trajet jusqu'à la surface par leurs propres moyens, il se posa assez rapidement
sur la plate-forme de l'AtmoPort, un AstroPort atmosphérique sur répulseurs situé
à 1500 mètres d'altitude. Les voyageurs étaient accueillis par un vieux
robot steward appartenant à la compagnie, leur indiquant le chemin à suivre.
- Le voyage s'est bien déroulé j'espère ? demanda l'androïde.
- Excellent mon grand ! Les petits-fours étaient juste un poil trop cuits, rétorqua Kremp.
- Bon, il ne nous reste plus qu'à retrouver notre contact afin de passer la douane sans
encombre et de trouver rapidement un taxi, fit Sellya qui semblait impatiente de rejoindre
la terre ferme.
- Bienvenue à Proxima, la capitale de Walito IV et du système Walito ! s'exclama
le taxi. Une mégalopole moderne et dynamique mais également riche d'un passé
prestigieux.
Sous l'AéroGlisseur défilait une gigantesque métropole, dense, majestueuse,
en pleine effervescence, l'une des plus importantes des galaxies jumelles. La lumière rasante
du crépuscule lui conférait une espèce d'aura surnaturelle.
- Etonnant qu'une telle planète n'attire pas plus la convoitise des Clans et soit toujours
contrôlée par un gouvernement indépendant, répondit Vadra.
- C'est que nous n'avons pas franchement envie de nous retrouver sous la coupe d'un Clan !
fit le taxi.
- La vraie raison c'est que les Horus et les Altaïr seraient prêts à s'entretuer
jusqu'au dernier pour mettre la main sur cette planète-symbole, rétorqua Kremp.
L'éventualité d'un conflit aussi destructeur a jusqu'ici dissuadé les
deux Clans de s'engager sur un terrain aussi glissant, mais rien n'est jamais définitif
Proxima, qui s'étendait à perte de vue, était sillonnée par des
nuées d'aéroglisseurs et de multiglisseurs suivant des couloirs imaginaires, les aéroroutes
qui leur sont spécifiquement dédiées. L'incessant balai donnait un air de ruche géante
à la gigantesque cité. Plusieurs centaines de mètres en contrebas, les
métroglisseurs aériens transitaient à toute vitesse dans leurs tubes translucides,
reliant entre eux les principaux centres névralgiques de la métropole.
- Nous arrivons à Selt Lungred, ça vous fera 17 Crédits.
Selt Lungred, un quartier central de Proxima, semblait étonnamment calme vu du sommet
du gratte-ciel sur lequel se situait l'AéroPort urbain sur lequel venait de se poser le taxi.
Mais au fur et à mesure que le VertiGlisseur, qu'avaient emprunté Vadra et ses compagnons,
se rapprochait de la Dalle, l'agitation de ce quartier si particulier devenait palpable. Kremp,
pourtant assez peu enclin à le porter, venait de mettre son VisioCam. Il sortit son
ComTerm de sa poche pour le connecter au réseau de Proxima.
- Il faut que je contacte mon indic, les enfants. J'espère qu'il est toujours en vie !
- T'es sûr de lui au moins, qu'on se retrouve pas comme la dernière fois avec des infos
périmées depuis cinq mois ! rétorqua Sellya.
- T'inquiète ma chérie, avec Zurl, les infos c'est du béton !
- C'est pas ce que tu nous avais déjà dit la dernière fois ? fit Klénia.
- Alors mon vieux, tu te rappelles de moi ? Tu m'as pas oublié quand même !
- Tu parles que j'aurais pas oublié un tocard comme toi, Kremp ! répondit Zurl.
Eh mais t'aurais pas pris un coup de vieux par hasard !
- Toujours aussi drôle, attends de me voir en chair et en os, ils ont jamais été foutus de me modéliser
correctement ces incapables des services Identification.
- Et au fait, quelle raison nous vaut l'honneur de ta visite ?
- Oh rien ! J'ai juste un petit service à te demander
Il était difficile de se frayer un chemin parmi la foule cosmopolite de
Selt Lungred. De nombreux saltimbanques aux tenues bigarrées sillonnaient les rues
refaisant inlassablement leurs meilleurs numéros dans l'espoir de s'attirer la sympathie des
passants et ainsi bénéficier de leur éventuelle générosité.
S'ajoutant aux nombreux commerces ayant pignon sur rue, une multitude d'échoppes ambulantes
en tous genres provoquaient de nombreux attroupements. On pouvait y trouver de tout, principalement
des bricoles à l'utilité douteuse mais également de quoi se restaurer rapidement
ou encore des animaux de compagnie que la génétique permettait de rendre encore plus extravagants.
- Comme il est mignon ! s'exclama Klénia en apercevant un Smookwaï dont le pelage
était d'un bleu vif assez peu naturel.
- Kwaï ! fit la petite boule de poils sur pattes dans une espèce de petit cri aigu.
- Vous avez vu, il a compris ce que je lui ai dit ! s'écria-t-elle en le caressant.
- Déjà que j'ai du mal avec ce genre de bestioles mais alors dans cette couleur
là ! fit Kremp qui tenait un Smookwaï au pelage vert vif à bout de bras dont
les yeux ronds étaient grands ouverts et qui semblait presque aussi étonné
que le HornsGoth. En plus ça doit coûter une fortune !
- Absolument pas ! s'écria le vendeur, un grand Sélénien au visage émacié.
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les perdre de vue.
- Qu'est-ce que tu en penses, Vadra ? demanda l'Anoréenne.
- Hein ? Eh bien,
je ne sais pas trop, fit le jeune Humain sans vraiment savoir sur
quoi portait la question.
- Dépêchons nous ! lança Sellya sur un ton péremptoire qui coupa
court à toute discussion. Nous n'avons pas que ça à faire ! D'ailleurs,
nous ne devrions plus être très loin de l'endroit où nous sommes censés
rencontrer le contact de Kremp.
Zurl était un Gwargle d'une cinquantaine d'années, de taille et de corpulence
moyennes. Ancien compagnon d'arme de Kremp, il avait depuis longtemps tout plaqué
pour s'offrir un bar dans Selt Lungred. Et les affaires ne marchaient pas trop mal.
- Eh mais il est toujours comme ça celui-là ? fit Zurl en jetant un regard vers
Vadra qui n'avait pas lâché le réseau depuis qu'ils étaient arrivés
à Proxima, cherchant le maximum d'informations possible sur Walito IV, Proxima et Saldricia,
l'antique cité impériale sur laquelle avait été érigée
l'actuelle capitale.
- Ouais,
mais non, fit Kremp. Enfin je veux dire,
il est comme ça depuis
qu'on a rencontré cette Dévra Sélénienne.
- Ah d'accord, je comprends ! Sélénienne en plus !
- C'est peut-être grâce à elle qu'il m'a sauvé la vie ! s'insurgea
Klénia.
- Et si tu nous disais plutôt ce que tu sais de celui qu'on surnomme le Loup Noir, lança
Sellya.
- Ah, c'est pour ça que vous êtes là ! Tout s'explique ! s'esclaffa Zurl.
- La Place de Zavinius ! s'écria tout à coup Vadra.
- C'est plus grave que ce que je croyais ! C'est vraiment votre pote, vous êtes sûrs ?
L'endroit que l'on surnommait "la Place de Zavinius" était gigantesque.
La bise glaciale qui s'était levée sur Proxima rendait cet endroit désert
particulièrement lugubre. Tout au bout de la place, le monumental temple dédié
à Saldric le Rédempteur semblait engoncé dans un manteau de brume.
- T'as intérêt à avoir raison, gamin, parce que Zurl s'est bien payé
ma tête avec tes histoires de prédictions, fit Kremp.
- J'en suis certain, c'est ici que Zavinius a accusé Dranik d'être un imposteur
devant une foule de plusieurs dizaines de millions de personnes. Et c'est ici que rôde le Loup Noir.
- Là je t'avouerais que je suis sceptique, lui répondit Sellya. Et pour une fois, je dois dire que suis assez d'accord avec Kremp.
- Moi je suis persuadée que tu as raison, Vadra, fit Klénia. Je le sens.
" Alors, que faites-vous ? " déclara le MJ aux quatre joueurs qui lui faisaient face.